ACTUALITÉ
  1. Accueil
  2. |
  3. Actualités
  4. |
  5. PREMIÈRE. Un partenariat...

PREMIÈRE. Un partenariat inédit entre municipalité et justice

11 janvier 2022

La Ville du Coteau innove et va participer à un chantier permettant à des personnes en fin de peine de s’inscrire dans un parcours de réinsertion. L’annonce a été faite ce mardi au centre de détention de Roanne.

L’administration pénitentiaire n’est plus fermée comme elle a pu l’être à une époque. Pour preuve, elle a accueilli le maire Sandra Creuzet des élus costellois et les services de la Ville, aux côtés du procureur de la République Abdelkrim Grini. « L’idée de vous recevoir, c’est de montrer comment on fonctionne et quels sont nos atouts », explique la directrice Célia Pouget. L’établissement qu’elle dirige depuis 2019 compte 560 détenus dont 90 femmes. Si certains viennent de toute la France, c’est parce que le centre de Roanne jouit d’une bonne réputation en matière de formation et de possibilités d’emploi.

Dans ce contexte, la Ville du Coteau a choisi de s’inscrire dans un partenariat gagnant-gagnant. « J’essaie de mettre en place des actions pour embellir la ville mais je n’ai pas forcément la possibilité de recruter à tout-va », concède Sandra Creuzet. Ce dispositif permettra à des gens qui terminent leur peine de déployer à l’extérieur des compétences acquises pendant la détention. D’ici l’été, deux à trois missions de quelques heures non rémunérées seront proposées au sein des pôles municipaux, Technique et Environnement. Les personnes seront affectées à des travaux de désherhage, de peinture ou de remise en état du mobilier urbain.

Abdelkrim Grini qui multiplie les initiatives sur le terrain dans le domaine de la prévention fait partie des instigateurs de ce partenariat, selon lui unique en France avec une mairie. « Un projet pertinent et ambitieux qui touche à l’essentiel, c’est-à-dire à l’humain », appuie-t-il. À ne pas confondre avec les TIG, les travaux d’intérêt général. Le procureur se pose ici comme garant de la sécurité et de l’ordre public. Les profils seront triés sur le volet. « Jamais, je ne prendrai une permission de sortir qui fasse courir un risque à la population », précise-t-il.

C’est à lui en effet que revient la décision in fine après avis de l’instance judiciaire et du SPIP (*), le service chargé du suivi des détenus. Pour son directeur dans la Loire, Philippe Arhan, « la mobilisation des élus du Coteau est une chance, car la détention dans une vie doit rester une parenthèse ». Chaque année à Roanne, 2 500 permissions de sortir sont examinées, la moitié sont accordées.

(*) Service pénitentiaire d’insertion et de probation